Santé auditive au Travail : Fatigue auditive et risques psychosociaux en ligne de mire
L’association veut ainsi attirer l’attention du grand public sur les conséquences cérébrales que peuvent avoir les nuisances sonores perçues sur le lieu de travail. « Le système auditif n’est qu’un transmetteur de l’information vers le cerveau. Un bruit peut donc agir sur ce transmetteur, gêner les aires cérébrales, engendrer stress, problèmes cardiovasculaires ou nutritifs ! », rappelle Sébastien Leroy, porte-parole de l’association. Comme souvent, la JNA accompagne cet événement d’une étude Ipsos commandée pour l’occasion. Les chiffres, recueillis auprès de salariés actifs, sont alarmants : 1 actif sur 2 se dit gêné par un niveau sonore trop élevé au travail, 4 actifs sur 10 portent des protections individuelles et 60 % n’ont jamais bénéficié d’un dépistage auditif. Plus généralement, 80 % des salariés du secteur tertiaire se disent gênés par le bruit et 91 % des ouvriers actifs confient que ce bruit les met en difficulté. Pourtant l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit comme sain, un environnement où le niveau sonore n'excède pas les 45 dB. Or, sur les espaces partagés le niveau est plutôt estimé à 70 dB.
Parmi les symptômes engendré par ce bruit, l’enquête recense en grande majorité des maux de tête, de la fatigue, voire de la lassitude.
Aussi, cette édition s’adresse autant aux salariés évoluant au sein d’open-space — ces plateformes de travail sans cloison — qu’aux ouvriers œuvrant sur les chaînes de production (en incluant les personnes de « passage », effectuant des activités de contrôle par exemple et pensant leur protection auditive secondaire). Pour ceux qui travaillent en bureaux, « il y a aussi des progrès à faire sur l’ambiance », poursuit Sébastien Leroy, « gérer l’agressivité qui peut être générée par le bruit, mais également empêcher la stigmatisation d’un collègue qui parlerait un peu fort… ».
Cette année encore l’association — qui fête sa vingtième année d’existence — se tient à la disposition des entreprises le désirant, et propose conférences, ateliers, matériel d’information, de prévention et de dépistage auditif, comme des affiches pédagogiques ou des bornes de tests audio. Plusieurs sociétés comme Engie, Lagardère Active ou encore l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) avaient en ce sens fait appel à la JNA en 2016.
Comme le précise son président Jean-Luc Puel, cette manifestation n’est pas simplement destinée à engendrer une « réduction du bruit », mais plutôt à « sortir l’oreille de la seule approche handicap pour la considérer comme un facteur clé d’équilibre de santé et de vie ». À noter qu’une nouvelle enquête Ifop sera publiée, et qu’un livre « le petit guide JNA de survie au bruit et au stress au travail » paraitra à la mi-octobre.
Plus d’information : http://www.sante-auditive-autravail.org/