L’Unsaf veut avancer le 100% santé à juillet 2020
Mettant en avant l’implication de la profession au service de la continuité des soins dans le respect de la protection des patients et des équipes, le Syndicat national des audioprothésistes émet des demandes afin de palier la chute massive de l’activité des centres audio durant le confinement.
« La décision de fermer nos centres était indispensable compte tenu de l’âge de notre patientèle et même si nous avons assuré les soins d’urgence, cette décision a été lourde de conséquences pour les centres avec un volume de soins divisé par 10 pendant le confinement », explique Luis Godinho, président de l’Unsaf. « Si la profession ne bénéficie pas d’aide, il existe un véritable risque de disparition des centres audio de proximité avec de nombreuses fermetures ».
Luis Godinho a souligné que bien que la pandémie ait montré que le rôle des audioprothésistes étaient bien celui d’un professionnel de santé et non d’un simple distributeur de matériel médical, les audioprothésistes font partie des rares professions de santé n’ayant pas bénéficié de l’aide de l’Assurance maladie.
Il met également en avant que le retard pris pendant le confinement fait courir le risque d’une plus grande perte d’autonomie chez les malentendants âgés si ces patients n’ont pas accès rapidement à un appareillage auditif . « Cet objectif peut encore être atteint notamment en accélérant la mise à disposition du 100% Santé pour notre secteur », a ajouté Luis Godinho.
L’Unsaf réclame ainsi l’avancement de la date de mise en œuvre du 100 % intégral pour le secteur de l’audiologie, avec la possibilité pour le patient de s’équiper d’une aide auditive de classe I sans reste à charge. L’objectif serait que cette mise en place intervienne au plus tôt, si possible dès juillet, afin que les patients ne retardent pas inutilement des soins en raison d’un moins bon remboursement. « Il faut une réelle volonté politique et le gouvernement doit le suggérer aux complémentaires santé », souligne le président de l’Unsaf.
Le syndicat demande également une prise en charge identique à celle de la classe 1 par les complémentaires pour les appareils de classes 2. En effet, si l’Assurance maladie rembourse aujourd’hui la même somme par appareil quelle que soit la classe, il n’y a pas de telles obligations pour les complémentaires pour les appareils de classe 2. « Cela nous paraît essentiel pour la réussite complète de la réforme en audioprothèse afin que les patients puissent réellement bénéficier d’une liberté de choix», souligne Luis Godinho.
L’Unsaf souhaite également une révision à la hausse du plafond de remboursement pour les patients de moins de 20 ans. Il est actuellement fixé à 1 400€ pour la classe I, sans distinction d’âge, hors les jeunes patients peuvent avoir des besoins très spécifiques et doivent pouvoir bénéficier d’aides parfaitement adaptées à leur cas afin d’assurer leur développement et leur insertion dans la vie.
L’Unsaf plaide également pour une généralisation du tiers payant simplifié pour tous les audioprothésistes. « La volonté de différenciation des mutuelles ne doit interférer avec l’intérêt du patient qui doit être libre du choix de son centre », déclare Luis Godinho.
L’Unsaf souhaite également que les médecins généralistes puissent continuer de prescrire des aides auditives. Il est en effet prévu que les généralistes ne puissent plus le faire à partir du 1er septembre 2020 sauf s’ils ont suivi une formation spécifique. « Or, avec l’épidémie, la formation en otologie médicale n’a pas pu être mise correctement en place. De plus les ORL ont souvent été en première ligne dans la lutte contre le virus et on voit les listes d’attente s’allonger pour obtenir un rendez-vous ORL », explique le président de l’Unsaf. « Il est donc nécessaire d’autoriser les généralistes à prescrire les aides auditives jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée ce qui ne me semble pas possible avant fin 2021 ».
Par ailleurs, l’Unsaf lance également un plaidoyer afin de mettre en place officiellement des règles de bonnes pratiques pour les professionnels de l’audition, ce qui constituera un axe fort de travail pour le syndicat dans les prochaines années. Luis Godinho a précisé que le Code de Santé Publique prévoyait qu’une profession pouvait mettre en place des règles par décret, les modalités étant alors fixées par le gouvernement.
La plupart de ces revendications seront présentées dans le cadre du Ségur de la Santé, durant lequel l’Unsaf, qui se présente comme le porte-parole de tous les audioprothésistes, sera représenté par l’UNPS (Union Nationale des Professionnels de Santé). L’Unsaf souhaite s’y positionner pour défendre les droits dus au « Grand Age » qui n’est, « comme l’a démontré la crise du coronavirus, pas assez pris en compte et nécessite une réelle réforme », a conclu Luis Godinho.