Le Synea demande l’annulation des loyers des audioprothésistes

En effet, l’activité d’audioprothésiste est particulièrement affectée par la crise sanitaire en tant que commerce de détail, d’autant plus que leur clientèle est essentiellement constituée de personnes âgées donc vulnérables.« En conséquence et compte tenu de l’imprévisibilité de la situation (définie par l’article 1195 du Code Civil), le Synea demande aux bailleurs de bien vouloir accorder une franchise complète du loyer pour le deuxième trimestre 2020 et une réduction de 50% minimum pour le troisième trimestre, afin de permettre aux audioprothésistes de retrouver un équilibre économique contractuel. » Les loyers représentent jusqu’à 20% du chiffre d’affaires d’une enseigne et nombreuses d’entre elles risqueraient de finir la tête sous l’eau sans un effort supplémentaire de la part des bailleurs ou du gouvernement.

Pour rappel, le Synea avait adressé un courrier le 3 avril 2020, dans lequel il demandait aux bailleurs de soutenir les centres d’audition : « alors que la priorité est d’assurer une permanence des soins et de sauver les emplois, il est indispensable que les entreprises d’audition puissent compter sur la solidarité de leur bailleur.  Ainsi le Synea demande aux bailleurs, ainsi qu’au gouvernement de mettre en œuvre l’annulation pure et simple des loyers et des charges pour la durée de la fermeture des commerces et la suspension des pénalités et des garanties contractuelles (dépôts de garantie, cautions, garanties à première demande) ».

Le 17 avril, les ministres de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, ainsi que celui des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, avaient répondu au Synea et aux autres présidents des organisations professionnelles représentatives de la profession, en les remerciant d’avoir mis en place une organisation spécifique pour garantir les prestations et la délivrance des équipements urgents. Les ministres avaient aussi rappelé que la profession était éligible aux mesures d’accompagnement : report de paiement des cotisations et contributions, chômage partiel, accès au Fonds de solidarité, revenu de remplacement pour les professionnels de santé libéraux.

Cependant, de nombreuses fédérations de commerçants, dont celle des opticiens, jugeaient insuffisantes les mesures annoncées face à l’ampleur de la crise sanitaire et économique.

Lucile Perreau