100% santé : le SDA révèle un premier bilan de l’assurance maladie convaincant
« Ce succès incontestable montre qu’il existait de forts besoins non satisfaits en raison d’un renoncement aux soins. En 2018, le taux d’équipement était en France de 41 % des 6 millions de malentendants. Si l’augmentation constatée perdure, notre pays connaîtra sous peu le meilleur taux d’équipement au monde. Pour éviter les effets d’aubaine, une évolution du cadre réglementaire apparaît indispensable pour encadrer les pratiques professionnelles dans le cadre du 100 % santé. Ces règles auraient notamment vocation à prévoir des modalités précises d’information du public ainsi qu’à encadrer la démarche commerciale et la publicité », indique le SDA.
L’assurance maladie a révélé les chiffres du nombre de bénéficiaires d’aides auditives depuis le 1er janvier 2021, date de la pleine entrée en application du 100% santé en audiologie. Entre le premier semestre de 2019 et celui de 2021 , le nombre de personnes équipées a cru de 68% (154 900 personnes supplémentaires), passant de 228 800 à 383 700. Si cette tendance se poursuit, plus de 300 000 français accèderont à un équipement auditif grâce à cette réforme sur l’année 2021. Cependant, alors que les pouvoirs publics attendaient un taux d’aides auditives de classe I d’au moins 20 %, celui-ci est de 39 % au premier semestre 2021. La dynamique des remboursements des financeurs publics et complémentaires reflète le mouvement en cours en audiologie. Entre le premier semestre de 2019 et celui de 2021, les données de l’assurance maladie affichent une évolution des dépenses de 80,787 M€ à 194,118 M€, alors que les complémentaires ont vu leurs remboursements augmenter de 278 M€ sur la période.
« Ce succès incontestable montre, après six mois, qu’il existait de forts besoins non satisfaits en raison d’un renoncement aux soins pour des raisons financières. Les bénéfices démontrés à investir dans les soins auditifs augurent de répercussions favorables de la réforme sur de nombreuses politiques publiques : prévention de la perte d’autonomie, espérance de vie en bonne santé, virage de la prévention, santé au travail et insertion professionnelle, isolement des personnes âgées…Pour autant, un tel succès ne doit pas occulter le risque de stratégies opportunistes. Celles-ci peuvent consister à profiter d’un dispositif de financement pour compenser les efforts sur les marges des professionnels par une dégradation de la qualité des prestations aux patients et par une augmentation artificielle de la dispensation. L’effet de dérives promotionnelles incompatibles avec l’approche de santé publique pourrait ainsi conduire à gonfler artificiellement les volumes d’appareillage au détriment des publics qui en auraient véritablement besoin » déclare le Syndicat Des Audioprothésistes.
« Pour éviter ces effets d’aubaine, une évolution du cadre réglementaire apparaît indispensable pour encadrer les pratiques professionnelles dans le cadre du 100 % santé. Ce d’autant que, face aux difficultés d’accès aux médecins prescripteurs, les audioprothésistes ont vocation à être davantage sollicités dans l’accompagnement du parcours de soin. Le moment est donc venu de pourvoir la profession d’audioprothésiste, en tant que profession de santé, de règles professionnelles, comme le prévoit expressément le code de la santé publique. Ces règles auraient notamment vocation à prévoir des modalités précises d’information du public ainsi qu’à encadrer la démarche commerciale et la publicité. »