100% santé : des associations dénoncent 2 millions d’enfants et adultes sourds et malentendants exclus du dispositif

« La réforme du 100 % Santé est une avancée majeure pour une grande partie de la population française, permettant à des millions de personnes malentendantes d’avoir accès aux appareillages », précisent les deux organisations. « Néanmoins, une partie de la population en reste exclue. Parmi les 6 millions de personnes sourdes ou malentendantes, c’est le cas des 2 millions de personnes les plus touchées, présentant une surdité sévère à profonde. » En effet, pour les enfants sourds ou malentendants et les personnes ayant une perte auditive importante, les appareils de classe I ne sont pas suffisants et ils se voient donc prescrire par leur audioprothésiste un appareillage de classe II adapté à leurs besoins tant pour leur vie sociale que scolaire ou professionnelle. « Or aujourd’hui le 100 % Santé ne garantit pas une bonne prise en charge du coût de ces appareils auditifs de classe II, ceux de classe I étant totalement pris en charge par la sécurité sociale et les Mutuelles. Unanimes et le BUCODES demandent que les Mutuelles aient l’obligation de rembourser les appareils de classe II au minimum à la même hauteur que les appareils de classe I. Pour les enfants, il est question de maintenir le remboursement des complémentaires comme c’était le cas avant la mise en place du 100% Santé. »

 

De plus, les associations relèvent aussi une mauvaise connaissance du 100% santé, de la part du grand public comme des professionnels. « Une meilleure information autour de cette réforme en direction des ORL et des audioprothésistes mais aussi des MDPH, des gestionnaires de fonds de compensation ou encore de l’AGEFIPH et du FIPHFP est aujourd’hui essentielle pour garantir à chacun de pouvoir acquérir un appareillage répondant à ses besoins, notamment en termes de communication et d’accessibilité, sans reste à charge conséquent. Unanimes et le BUCODES souhaitent que le Ministère de la Santé prenne en considération cette méconnaissance de la réalité des besoins des personnes appareillées et engage une information en direction de l’ensemble des acteurs. »

 

Lucile Perreau