Sacha Azoulay, entrepreneur dans l’âme, audioprothésiste dans le cœur
L’aventure InOuïe Audition a commencé en janvier 2019 avec l’ouverture du premier centre de Sacha Azoulay aux Lilas, en proche banlieue parisienne. L’adresse, dans le quartier commerçant du métro Mairie des Lilas, ne fut pas choisie au hasard, ni ne fut le fruit d’une vision uniquement axée sur le chiffre d’affaires : « J’ai bien entendu fait une étude de marché. Les Lilas n’est pas apparu en tête de ma liste, mais la ville, dans laquelle il n’y avait à l’époque que deux audioprothésistes, était tout de même bien placée. Et surtout, j’habite Les Lilas : j’étais au lycée aux Lilas, mes parents habitent ici aussi… Je partais avec un bon réseau », commente Sacha Azoulay.
Rien ne prédestinait Sacha à être audioprothésiste. Dans sa famille, il y a peu de personnes qui travaillent dans la santé et personne dans l’audition. Le lien se fait un peu par hasard lors d’une discussion avec une amie de sa mère, elle-même audioprothésiste. Sacha Azoulay a fait des études scientifiques et n’avait pas d’idées arrêtées en classe de terminale. Son bac en poche, il a fait le point : il était attiré par le médical sans forcément vouloir devenir médecin, et aimait l’informatique et les contacts. Il s’est donc renseigné sur le métier et en a vu tous les avantages. « Ce qui m’a poussé, c’est plutôt mon cursus et mes penchants. Le métier d’audioprothésiste réunissait à la fois la santé, la technique et le contact avec les patients. C’était vraiment ce que j’attendais. J’ai fait une année préparatoire puis le CNAM, avec les différents stages qui ont confirmé que c’était le métier qui me convenait. »
Il ouvre rapidement son premier centre
Sacha Azoulay a travaillé directement après son diplôme, chez Optical Center, toujours dans Paris et environs. Toutefois, il n’est pas resté longtemps salarié. « Je me sentais prêt : j’avais déjà un bon début de pratique et j’avais le bagage théorique sur l’ensemble des facettes du métier. Dans ma famille, il n’y a pas de médecins, mais il y a des entrepreneurs. J’ai baigné dans ce milieu. Cela m’a donné les bases. Quand je suis entré au CNAM, je savais déjà faire un bilan comptable. À l’école, on n’apprend pas à gérer un stock, à faire de la comptabilité ou comment dénicher le bon profil. Il faut savoir se former et s’entourer des bonnes personnes. Il faut aussi savoir déléguer. J’ai eu la chance de savoir comment fonctionne une entreprise. Alors, je me suis lancé », explique le jeune homme. Il a monté son dossier : il avait un apport et un prévisionnel solide, ainsi que des contacts personnels sur place pour faciliter l’installation. De plus, des occasions se sont présentées. Les banques ont suivi.
Travailler selon sa vision du métier
« Quand on travaille pour quelqu’un, même si on est assez libre en tant qu’audioprothésiste, on est tout de même assujetti à la politique et la stratégie de l’entreprise. On ne peut pas tout révolutionner tant que l’on n’est pas chez soi, souligne le jeune audioprothésiste. Je voulais mettre le patient vraiment au centre, être à son service en offrant une offre prémium avec de larges plages horaires pour pouvoir répondre aux demandes urgentes. Il est important pour moi de trouver rapidement une solution à un malentendant qui est confronté à une panne, une perte ou tout autre problème. Je voulais également intervenir au niveau du design. » Sacha avait travaillé dans un corner audio dans un magasin d’optique et il savait qu’il ne voulait que des centres exclusifs.
L’entrepreneur a démarré tout seul, sans partenaire et sans assistante. Au début, sa mère, experte sur ce dernier métier, l’a accompagné. Dès qu’il a développé son activité, il en a embauché une, et sa mère est restée en soutien pour la former.
Se lancer un an avant la crise Covid
Sacha s’est lancé en 2019 et nul ne pouvait deviner qu’un an plus tard l’activité tout entière allait s’arrêter. « C’est difficile, quand on vient de commencer, d’être coupé dans son élan, mais cela ne m’a pas découragé », précise-t-il. Dès 2020, il ouvre un second centre, toujours en région parisienne, à Noisy-le-Sec. En avril 2021, son troisième centre débute dans Paris, dans le XVIIIe arrondissement, puis, en septembre, il ouvre à Asnières. En 2022, c’est Bezons qui vient s’ajouter à ce qui est devenu une véritable enseigne. Début 2023, Saint-Ouen et Villiers-sur-Marne, suivis de Pantin en décembre, complètent les centres InOuïe Audition, tous en centres exclusifs et tous en propre. En parallèle, Sacha Azoulay développe son enseigne en franchise. Il la lance début 2021. À la fin de la première année, trois centres ont été créés, toujours près de Paris. Il affiche aujourd’hui 11 centres en franchise et plusieurs projets sont en développement. InOuïe Audition compte 19 centres en tout. Le chef d’entreprise n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin : il prévoit 25 centres, soit 6 de plus, avant la fin de l’année. « Je pense que je suis arrivé à un bon nombre de centres en propre. Tous sont à Paris et en région parisienne, car, pour un bon fonctionnement, il faut que je sois présent et que je puisse assurer facilement la formation des équipes, mais aussi les dépannages quand un membre de l’équipe en a besoin. En franchise, mes objectifs sont différents. Je peux me permettre d’être plus ouvert. Mon ambition serait de réaliser un bon maillage de la France. »
Servir de support aux franchisés
Pour trouver de nouveaux franchisés, il joue la carte de la transparence. Il est là pour accompagner et faciliter l’installation, mais il ne garantit pas le chiffre d’affaires. « La rentabilité du centre, c’est le franchisé qui en est responsable. À lui de développer sa patientèle et de la fidéliser. Je peux intervenir pour le choix du lieu, sa mise en place, la formation et le support marketing. J’amène une image de marque et, bien sûr, des tarifs préférentiels chez les fournisseurs. Les apprentis chefs d’entreprise peuvent s’appuyer sur une structure solide, avec une bonne réputation. Ils bénéficient de notre expérience. S’ils le souhaitent, on intervient aussi sur la formation de leurs employés, audioprothésistes et assistantes. On leur permet de s’installer plus vite et on facilite leur développement. »
Audioprothésiste, Sacha Azoulay s’est retrouvé, en quelques années, propulsé chef d’entreprise, responsable du marketing, responsable RH et franchiseur. Pourtant, il est resté avant tout un audioprothésiste. « Ce qui me plait le plus, c’est le contact avec les patients, les relations que l’on peut développer. C’est d’ailleurs pourquoi j’exerce toujours et que je continue les rendez-vous. Je suis principalement sur le centre des Lilas, mon premier centre, celui où il y a ma patientèle directe. Je suis aussi présent à Noisy-le-Sec. Il y a un audio référent à Noisy et un audio aux Lilas les lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi matin. Je suis aux Lilas les vendredi, samedi et dimanche. J’assure aussi les urgences sur tous mes centres pour les cas complexes et les maladies particulières afin d’aider les audios les plus jeunes. Le reste du temps, je suis un peu partout. Je forme les audios et les assistantes, je manage le marketing et la comptabilité avec des sociétés extérieures, je m’occupe du recrutement, je gère les franchises, etc. »
Homme-orchestre
Tel un homme-orchestre, Sacha Azoulay passe d’une tâche à l’autre tout au long de la journée et, chaque semaine, son planning est différent en fonction de ses différents rendez-vous. Dans ces conditions, il n’est pas facile de concilier vie professionnelle intense et vie de famille. Certes, son épouse, ancienne assistante de l’un de ses centres, travaille actuellement sur le centre des Lilas en remplacement de l’assistante du centre, partie en congé maternité – elle chapeaute d’ailleurs tout ce qui concerne les assistantes, que ce soit la vérification des dossiers, le recrutement, la formation, les conseils ou tout autre point. Pourtant, Sacha, jeune papa d’une petite fille de 18 mois, travaille entre 70 et 80 heures par semaine. Depuis peu, il essaie de se libérer un peu plus de temps, mais reconnait également qu’avoir une vie personnelle reste très compliqué actuellement.
Les Lilas, la commune où s’est créée l’enseigne, est sa ville d’origine
Mini-bio de Sacha Azoulay
1996 : Naissance à Rosny-sous-Bois
2013 : Baccalauréat S
2013-2014 : Année de préparation au concours
2014-2017 : CNAM. Stage de 1re année : indépendant à Paris. Stages de 2e et 3e années : Audition Contact à Paris V et Paris XVII
2017 : Diplôme d’audioprothésiste
2017-2019 : Audioprothésiste chez Optical Center
Janvier 2019 : Ouverture du centre des Lilas
2020 : Ouverture du centre de Noisy-le-Sec
Début 2021 : Lancement de l’activité de franchise
Avril 2021 : Ouverture du centre de Paris XVIII
Septembre 2021 : Ouverture du centre d’Asnières
Mars 2022 : Ouverture du centre de Bezons
Janvier 2023 : Ouverture des centres de Saint-Ouen et Villiers-sur-Marne
Décembre 2023 : Ouverture du centre de Pantin
Fin 2023 : 11 centres franchisés
Le centre des Lilas est ouvert 7 jours sur 7.
Le centre des Lilas en chiffres
Surface : environ 43 m²
Nombre de cabines : 1
Nombre d’audioprothésistes sur le centre : 2
Horaires d’ouverture : 9 heures à 19 heures du lundi au samedi, 10 heures à 13 heures le dimanche
Nombre de personnes appareillées en un an : entre 350 et 500
Nombre de rendez-vous par jour : environ 20
Principales atteintes : la presbyacousie, suivie par les traumatismes sonores, en particulier pour les métiers du bâtiment, puis, dans une moindre mesure, par la maladie de Menière
100 % Santé : 30 % d’appareils en catégorie I
Provenance de la patientèle : bouche-à-oreille, puis passage, puis relationnel avec les médecins et communication (mailing, courrier, réseaux sociaux)
La communication,un élément indispensableau développement
Sacha Azoulay reconnaît que son enseigne commence à se faire un nom, mais pense que sa notoriété est loin d’être acquise. C’est pourquoi il apporte un soin particulier à son marketing et au recrutement des prospects.
Il travaille avec des sociétés externes pour les campagnes de SMS, de courriels et de courriers, et réalise en interne les actions sur Facebook.
« Tout ce qui peut faire venir du trafic est nécessaire pour l’entreprise. Cela permet d’accélérer les choses, de se faire connaître. Le secteur est très concurrentiel et certaines enseignes sont très installées. Mais la publicité ne fait pas tout. Le processus est très long. Tous les prospects qui viennent faire un test de l’audition n’ont pas forcément besoin d’un appareil et, pour ceux présentant des faiblesses, il faut qu’ils aillent chez l’ORL, qu’ils fassent l’essai, qu’ils soient satisfaits de notre service, etc. C’est un investissement important en temps et en argent, mais qui est un placement à long terme. »
Une patientèle qui grossitaussi grâce au 100 % Santé
Le centre des Lilas enregistre plus de 30 % d’appareillage en 100 % Santé. Comme il y a énormément de communication et de publicité pour cette option, Sacha Azoulay constate que les patients sont moins préparés à payer un reste à charge. « Ils entendent tellement que les appareils sont gratuits qu’ils ont du mal à se dire qu’il faut payer pour certains. L’avantage, c’est que beaucoup viennent avec des besoins alors qu’ils n’auraient jamais poussé la porte d’un centre auparavant, persuadés que s’appareiller aurait été trop cher pour eux. Il y a un travail de pédagogie pour bien expliquer les différentes classes et ce que proposent les différents appareils », souligne l’audioprothésiste. Cependant, il met aussi en avant l’avantage d’être installé depuis plus de 4 ans : « Les malentendants qui viennent pour un renouvellement sont moins regardants sur le prix. Ils viennent avec une recherche de fonctionnalités. Ils se sont rendu compte que leurs appareils étaient une aide quotidienne et qu’ils leur améliorent la vie. Ils sont davantage prêts à dépenser un peu plus pour plus de confort et d’efficacité. » Entre les patients venant faire un renouvellement et la nouvelle clientèle apportée par le 100 % Santé, Sacha Azoulay estime que les choses s’équilibrent et que cela n’affecte pas son chiffre d’affaires.