Quelques hypothèses sur les origines de la maladie de Ménière
Bien que les causes de la maladie de Ménière restent inconnues à ce jour, plusieurs hypothèses tiennent la corde et se démarquent du lot :
une réaction à des agressions extérieures (virus, traumatismes, etc.) ;
une allergie ;
une pathologie connue de l’oreille ;
un dérèglement du système immunitaire (le système de défense de l’organisme se retournerait contre l’organisme lui-même, ce qui en ferait une maladie auto-immune).
Le stress et les chocs émotionnels sont également évoqués par les spécialistes pour expliquer la manifestation de la maladie. « Ce qui est sûr, c’est que Ménière n’apparait pas par l’opération du Saint-Esprit, explique le docteur Pierre Lavagna, médecin ORL et directeur du centre Otoneuro à Monaco. D’après ce que je constate tous les jours dans mon exercice, les poussées de la maladie de Ménière sont presque tout le temps déclenchées par un évènement de la vie. »
D’une manière générale, les malades de Ménière sont souvent des gens anxieux et stressés, selon le spécialiste.
Lorsque le système du stress est enclenché, soit de façon très occasionnelle (face à un danger), soit de façon permanente (chez les personnes très anxieuses), des hormones comme le cortisol sont libérées dans l’organisme et vont avoir des répercussions physiques.
Ces répercussions physiques sont variables en fonction des individus et de leurs fragilités. « Chez certaines personnes, les hormones du stress vont déclencher un ulcère à l’estomac, et chez d’autres, une souffrance de l’oreille ou un problème de thyroïde », développe le docteur Lavagna.
« Comme dans beaucoup de pathologies, les malades ont tendance à faire des crises pendant les périodes de stress, souligne le médecin ORL Stéphane Gargula, qui exerce à l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM). Ils auront tendance à “enchainer les crises” pendant les périodes difficiles (rupture, divorce, problèmes au travail, etc.), et à moins en faire lorsque la situation ira mieux pour eux. Pourtant, la pathologie sera toujours là. »
« Le stress ne génère pas la pathologie, mais il l’aggrave », résume Stéphane Gargula.
Pour le professeur Vincent Darrouzet, président de la Société Française d’ORL (SFORL), « le déclenchement de la maladie est probablement multifactoriel ».
Il existerait un profil psychologique des malades. « Quand on est quelqu’un de précis, qui aime les choses bien faites et qui se met la pression tout le temps, c’est le profil idéal pour déclencher la maladie de Ménière, poursuit le Pr Darrouzet, mais il y a surement aussi, à la base, des anomalies anatomiques qui font que la pression se régule moins bien dans l’oreille interne. »