Les comportements d’écoute de la musique chez les jeunes décryptés par l’INPES

L’article relève notamment que près des trois personnes interrogées sur quatre utilisent un casque pour écouter de la musique ; une pratique qui concerne la quasi-totalité des 15-19 ans (92,6 %). En outre, « plus d’un jeune adulte de 15-35 ans sur dix et environ un quart des adolescents de 15-19 ans déclaraient un usage fréquent et intensif d’écouteurs ou de casque ». Ce sont les hommes qui sont les plus concernés par cette pratique, ainsi que les plus jeunes, ou encore les personnes habitants dans de grandes agglomérations.

Autre résultat relevé par l’INPES dans son baromètre santé : 21 % des 4 859 personnes interrogées lors de cette enquête fréquentent régulièrement des lieux à volumes sonores élevés, comme les discothèques ou les concerts. Cette fréquentation est plus importante chez les 20-24 ans, les hommes, les personnes aisées financièrement ou encore habitant les grandes agglomérations. Des chiffres plutôt inquiétants, d’autant que l’étude révèle que ces personnes ne se protègent quasiment pas : 3 % seulement des personnes interrogées déclarent porter des bouchons d’oreille à chaque fois qu’ils fréquentent ces lieux, et 9,5 % indiquent en porter souvent.

Évolution par rapport à 2007

Point positif, cette fréquentation est en baisse par rapport à celle relevée à l’issue du Baromètre Santé 2007. A contrario, l’usage fréquent et intensif du casque ou d’écouteurs pour l’écoute de musique amplifiée est en hausse chez les 18-35 ans par rapport au dernier Baromètre Santé (2007) : il a pratiquement été multiplié par trois (13,3 % en 2012 contre 4,2 % en 2007).

Ces résultats sont parfaitement en accord avec ceux révélés par les enquêtes Ipsos-La Semaine du Son et Journée Nationale de l’Audition ; ils sont aussi en adéquation avec les préoccupations de l’OMS et son programme « écouter sans risque », lancé le 3 mars 2015. Comme l’indique l’article du BEH, cette augmentation de l’utilisation du casque représente, « du point de vue de la santé publique, un risque important d’augmentation des cas de perte de facultés auditives en population générale, avec un coût potentiellement très élevé pour la collectivité ».

Les chercheurs de l’INPES concluent leur analyse en déclarant « qu’au regard de l’évolution des comportements observée entre 2007 et 2014 et du développement continu de l’offre d’équipements mobiles, il semble nécessaire de renforcer, d’améliorer et de développer des programmes de prévention, en particulier chez les adolescents et les jeunes adultes ». Selon les chercheurs, le Plan national santé environnement (PNSE) 2015-2019 et la nouvelle Loi de Santé serviront de cadre pour développer cette prévention.

Source : Léon C, David F, du Roscoät E. Écoute de musique amplifiée, analyse des comportements chez les 15-35 ans : résultats du Baromètre santé 2014. Bull Epidémiol Hebd. 2016;(2-3):34-40.