9 Français sur 10 considèrent que le silence est devenu un privilège, selon la Semaine du son de l’Unesco
ETUDE
Désormais placé sous l’égide de l’Unesco et relayé dans 193 états membres, la Semaine du son de l’Unesco commence ce lundi 20 janvier. Elle dure deux semaines et se clôturera le 2 février. Durant toute cette période, des événements gratuits liés au son et à la musique auront lieu dans une quarantaine de villes de France.
La marraine de cette édition, la chanteuse, auteure et compositrice malienne Rokia Traoré donnera un concert lors de la soirée de Gala d’ouverture. Celui-ci sera retransmis sur Arte et dans 80 pays sur la chaîne de télévision Mezzo.
A l’occasion du lancement de cette 17ème édition, la Semaine du son a réalisé une enquête menée par Opinionway sur le thème de la ségrégation par le son. Pour Christian Hugonnet, Président fondateur de l’association La Semaine du son, « il est urgent de prendre conscience des enjeux à la fois socio-économiques, médicaux et sociétaux qui se jouent aujourd’hui dans notre société à cause de toutes les inégalités de nos environnements sonores ».
L’environnement sonore apparaît comme un élément clef de la santé pour les Français : 92% considèrent que la santé physique mais aussi la santé psychologique dépendent de sa qualité. Ils sont d’ailleurs nombreux à ressentir les conséquences néfastes qu’un environnement bruyant peut produire sur celles-ci : 72% considèrent qu’un environnement bruyant les fait tomber plus souvent malades, et 69% estiment même que cela les fait vivre moins longtemps.
Ils estiment que la première des conséquences d’un environnement bruyant est la diminution des capacités de réflexion et de concentration (91%), ce qui cause également une réduction du développement personnel (76%) voire des échecs dans les projets professionnels (59%). Un environnement bruyant affecte enfin les capacités relationnelles des Français : 90% déclarent que le bruit les rend plus agressifs et 86% que cela leur fait accepter plus difficilement la vie en collectivité.
Les personnes interrogées évoquent aussi les conséquences relationnelles du bruit : 91% considèrent qu’un environnement bruyant les rend plus agressives et 86% que cela leur fait accepter plus difficilement la vie en communauté. En termes de santé, 71% jugent qu’un environnement bruyant les amène à être plus souvent malades et 68% à vivre moins longtemps.
Pour les Français, la possibilité d’être au calme est devenu un luxe auquel les catégories les moins favorisées ont plus difficilement accès. 87% des Français considèrent que le silence est devenu un privilège dont peu de personnes peuvent bénéficier. Les habitants des agglomérations les plus denses attribuent davantage d’importance au respect de chacun pour l’environnement sonore de ses voisins : 91% pour les habitants des agglomérations comptant de 20 000 à 99 999 habitants, 87% pour les habitants des agglomérations plus grandes hors Paris, et 90% pour les Franciliens (contre 84% des habitants des zones rurales et 86% des agglomérations comptant 2 000 à 19 999 habitants). Le sentiment de raréfaction du silence est d’ailleurs particulièrement courant chez les Franciliens : 92% jugent que c’est devenu un rare privilège.
De même, les personnes appartenant aux catégories populaires perçoivent davantage d’inégalités sur l’environnement sonore. 89% d’entre elles considèrent que le silence est devenu un privilège (contre 85% des personnes appartenant aux catégories socioprofessionnelles supérieures), 84% considèrent que les quartiers défavorisés subissent davantage de nuisances sonores dans tous les aspects du quotidien (contre 81%) et 82% que les personnes moins favorisées disposent d’un environnement sonore de moins bonne qualité (contre 78%).