Bientôt des implants cochléaires capables de détecter la hauteur tonale

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La non-perception de la hauteur tonale est l'une des grandes limites des implants cochléaires actuelles, mais des chercheurs de l'Université de Californie à Irvine travaillent sur un appareil capable d'envoyer des données de hauteur tonale.

Publié le 13 mars 2020

Bientôt des implants cochléaires capables de détecter la hauteur tonale

En effet, pour la majorité des patients implantés, suivre une conversation dans le bruit ou apprécier l’écoute de la musique sont des situations difficiles. Certains patients implantés peuvent apprécier d’écouter de la musique, reconnaissent quelques paroles et mélodies, nombreux sont ceux qui rencontrent en revanche de grandes difficultés. C’est pourquoi choisir la hauteur du son est à la fois essentiel pour entendre et apprécier la musique, mais aussi pour comprendre la parole lorsque les voix se font concurrence.

Le Pr. John Middlebrooks, neuroscientifique et ORL à l’UCI, travaille depuis une dizaine d’années pour développer un implant cochléaire capable de fournir ces données. Selon UCI News, il espère pouvoir demander d’ici à cinq ans l’approbation de l’US Food and Drug Administration pour les premiers essais humains d’un tel appareil.

«Les utilisateurs d’implants souffrent vraiment en présence de sons concurrents», a-t-il expliqué à UCI News. Ils ne peuvent pas distinguer la voix d’un homme de la voix d’une femme. Ils ne peuvent pas utiliser des indices de hauteur pour savoir quand quelqu’un est excité ou triste.

Les implants actuels ont une partie externe – un microphone et un processeur de parole – et une partie interne comprenant un émetteur et un réseau d’électrodes. Ce dernier traite le son et stimule électriquement les fibres nerveuses de la cochlée. Avec des électrodes éloignées du nerf auditif, les fréquences qui peuvent être entendues sont limitées. Le nouvel implant, de structure similaire, viserait les fibres basse fréquence du nerf auditif qui envoient des données de hauteur.

« Nous avons montré dans des études animales que si vous pouvez stimuler les zones de basse fréquence de manière sélective, vous obtenez une bien meilleure transmission des informations de synchronisation nécessaires à la perception de la hauteur », explique le Pr. John Middlebrooks.

Le projet bénéficie d’une subvention de cinq ans du National Institute on Deafness and Other Communication Disorders.

 

Nathalie Bloch-Sitbon

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