Plus d’un milliard de jeunes seraient menacés de perte auditive
Une étude menée par une équipe de chercheurs du département d’ORL et de chirurgie cervico-faciale, de l’université médicale de Caroline du Sud, et publiée dans le BMJ Global Health le 15 novembre 2022, a présenté des résultats inquiétants sur les pratiques d'écoute dangereuses, très répandues dans le monde, notamment chez les jeunes.
Le but de cette méta-analyse, qui a regroupé trente-trois études et 19 046 individus, été de déterminer la prévalence des pratiques d’écoute, dangereuses à cause de l’exposition aux écouteurs, et à des lieux de divertissement bruyants, chez les individus âgés de 12 à 34 ans. Cette étude a pour but d’estimer le nombre de jeunes qui pourraient être à risque de perte auditive due à une écoute dangereuse, dans le monde. Les chercheurs ont scruté des articles évalués par des pairs dans trois bases de données, publiés entre 2000 et 2021, qui faisaient état de pratiques d’écoute dangereuses chez des personnes âgées de 12 à 34 ans. Les estimations de prévalence groupées des populations exposées ont été calculées à l’aide de modèles à effets aléatoires ou vérifiées à partir de l’examen systématique. Le nombre de jeunes susceptibles d’être exposés à une perte auditive dans le monde a été estimé à partir de la population mondiale âgée de 12 à 34 ans et des meilleures estimations de l’exposition à une écoute dangereuse tirées de cette revue.
Résultats, ils estiment que la prévalence combinée de l’exposition à une écoute dangereuse à partir des dispositifs d’écoute personnels était de 23,81 %. Concernant les lieux de divertissement bruyants, comme les concerts, l’équipe indique que le degré de certitude de leur estimation de prévalence était limité. Ils ont donc ajusté un modèle en fonction des seuils d’intensité et de la durée d’exposition pour identifier l’estimation de la prévalence à 48,20%.
L’estimation globale du nombre de jeunes qui pourraient être exposés à un risque de perte auditive en raison de pratiques d’écoute dangereuses se situe entre 670 millions et 1,35 milliard. Ces chiffres colossaux, viennent faire échos à ceux que l’OMS avait publiés le 3 mars dernier à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Audition. Les auteurs de l’étude rappellent par ailleurs que l’OMS fournit des documents complets et des boîtes à outils pour aider au développement, et à la mise en œuvre de politiques de santé publique, et qu’il est urgent de donner la priorité à une politique axée sur une écoute sûre.
Le journal Le Monde a par ailleurs décidé de publier cette étude afin d’alerter et d’essayer de faire un maximum de prévention auprès du grand public.