Le 45ème Congrès des audioprothésistes a ouvert ce jeudi

L’inauguration sous l’angle politique

Lors de l’inauguration de ce 45e Congrès des audioprothésistes, Brice Jantzem, président du Syndicat des audioprothésistes (SDA), et organisateur du congrès, a rappelé que son syndicat continue d’œuvrer pour assurer la bonne mise en œuvre de la réforme du 100% Santé en audiologie. En effet, suite à la mise en place des remboursements par l’Assurance maladie, le secteur a été l’objet de fraudes massives. Il a souligné que le succès et la préservation de la réforme dépendent de l’accompagnement de la profession et de l’ensemble des acteurs et de la mise en place d’une réglementation adaptée face aux « nouveaux défis de la profession ».

Une vidéo de l’actuel ministre de la santé et de l’accès aux soins, Yannick Neuder, a ensuite été diffusée. Il met en avant l’engagement de cette profession « indispensable » pour la prévention comme pour l’accès aux soins tout en déplorant l’augmentation des fraudes et des pratiques d’exercice illégal. Le ministre a souligné l’adoption dans la loi de nouvelles dispositions renforçant les contrôles sur les centres auditifs, puis a mis en avant les opportunités offertes par l’IA qui peut « transformer l’art de soigner ».

L’ancienne ministre de la santé, Agnès Buzyn, a ensuite pris la parole pour noter les challenges que la protection sociale doit relever, tels que le vieillissement de la population, la prise en charge des maladies chroniques, les plus grandes exigences des patients ou encore la volonté des médecins de concilier vie personnelle et vie professionnelle. Elle souligne que le système français est confronté au défi de devoir faire mieux avec moins car les cotisations sociales seront moins élevées.

Le Dr Marie-José Fraysse, vice-présidente de l’Afrepa et co-présidente du Congrès des audioprothésistes, est revenue sur l’histoire de la prise en charge des patients atteints d’acouphènes et la genèse de son association. Le Dr Fraysse a indiqué que les premiers résultats de l’étude scientifique sur les effets de l’appareillage pour les patients acouphéniques menée par l’Afrepa, concluait que des bénéfices avaient été trouvés notamment pour les patients appareillés.

L’Ordre des audioprothésistes au coeur de la table ronde

S’en est ensuite suivie une table ronde du SDA, sur la création d’un Ordre. Modérée par Luis Godinho, vice-président du SDA, les présentations qui réunissaient le Pr Lionel Collet, président de la Haute Autorité de Santé (HAS), le député François Gernigon à l’origine de la proposition de Loi pour la création d’un ordre, le Pr. Didier Truchet, professeur émérite de droit public, Éric Prou, président de l’Ordre des pédicures-podologues et Romain Begué, sous-directeur des ressources humaines du système de santé à la DGOS, ont permis d’entendre leur avis sur l’effet qu’aurait un ordre sur la régulation de la profession, sur la surveillance de la qualité des soins et de la sécurité des patients. Ils ont également détaillé les différentes étapes pratiques de cette création. Il a été rappelé qu’il serait souhaitable qu’en cas de vote positif de la proposition de Loi, toute la profession puisse se réunir autour d’une table pour co-construire cette nouvelle instance. Ils faisaient sans doute référence au deuxième syndicat de la professions, le Synea (Syndicat des Entreprises de l’Audition), qui a récemment déploré de ne pas avoir été consulté.

Les couloirs du salon ont ensuite bruissé des débat des une et des autres dont il semblait ressortir une large adhésion à la création d’un Ordre notamment pour réguler les fraudes et surveiller les mises à jour des compétences tant pour les audioprothésistes, installés depuis très longtemps, que pour les nouveaux venus sur le marché qui n’auraient pas été formés en France.

De très nombreux sujets ont ensuite été abordés tout au long de la première journée : innovations, IA, accessibilité, critères dans les feuilles de soins pour repérer les éventuelles fraudes, vision de l’évolution du marché … Notons également que le Congrès réunit cette année une cinquantaine d’exposants parmi lesquels tous les fabricants, des enseignes et de nombreuses sociétés de services. Rappelons que pour la première fois le Congrès accueille les assistants et assistantes et leur propose un programme spécifique.