Concurrence : Demant ne pourra céder qu'une partie des activités d'Oticon Medical à Cochlear
L'autorité de régulation au Royaume-Uni a tranché : Oticon Medical sera autorisé à céder son activité liée aux implants cochléaires à Cochlear, mais devra conserver celle liée aux solutions en conduction osseuse.
L’année dernière, Demant souhaitait vendre l’ensemble de l’activité d’Oticon Medical (implant à ancrage osseux et implant cochléaire) à Cochlear. Cependant, l’autorité de la concurrence et des marchés du Royaume-Uni (CMA) a officiellement bloqué une partie de cette fusion entre les deux plus grands acteurs du secteur des implants auditifs au Royaume-Uni.
La CMA a identifié des risques pour les patients
Ainsi, Demant ne pourra céder que la partie concernant les implants cochléaires à Cochlear et devra conserver celle dédiée aux dispositifs à ancrage osseux, du moins pour le moment. Dans un communiqué daté du 22 juin, le régulateur a déclaré que “cette mesure permettrait d’éviter les conséquences les plus graves pour les patients, qui dépendent de ces implants auditifs qui changent leur vie, ainsi que des prix plus élevés pour les appareils auditifs”.
Le projet de fusion entre Cochlear et Oticon Medical a fait l’objet d’une enquête menée par un groupe indépendant en décembre 2022. L’enquête en a conclu que l’opération pourrait entraîner une diminution de la concurrence dans les produits de solutions de conduction osseuse (BCS).
Une entité avec plus de 90 % de parts de marché
Le rapport final de l’autorité de la concurrence a conclu que l’accord éliminerait un concurrent majeur du marché, laissant les entreprises fusionnées dans une situation de quasi-monopole avec 90% de parts de marché. De plus, le rapport souligne que “les perspectives d’entrée de nouveaux acteurs sur le marché ou d’expansion du marché par des concurrents plus petits sont limitées et ne suffisent pas à prévenir les problèmes de concurrence”. Il conclut également que le manque d’alternative pourrait entraîner une perte de patients en raison d’une qualité et d’un choix réduits, ainsi que d’un manque d’innovation. La décision de la CMA a été motivée par l’examen “d’un large éventail de preuves”, notamment les préoccupations exprimées par les cliniques prescrivant ce type de produits. L’autorité a également étudié l’impact de la cession sur les implants auditifs cochléaires, mais n’a identifié aucun problème de concurrence dans ce secteur.
Kip Meek, président du groupe d’experts indépendants, s’est dit “ravi” d’avoir pu trouver une solution pour résoudre ces problèmes de concurrence sans empêcher totalement la fusion. La prochaine étape consistera pour la CMA à superviser la mise en œuvre sa décision qui doit être effective dans les 12 prochaines semaines.