Création de l’Ordre : le Synea peine à faire entendre son opposition au projet
Alors que le projet de création d’un Ordre des audioprothésistes n’a jamais été aussi concret, puisque le projet de loi a été déposé à l’Assemblée nationale le 18 février 2025, le Synea (Syndicat National des Entreprises de l’Audition) a publié le 10 mars 2025 un communiqué regrettant de ne pas avoir été consulté au préalable. Il rappelle les risques d’une telle institution et propose des alternatives.

Benoit Roy, président-directeur général et fondateur d'Audilab, président du Synea»
JIM WALLACELe Synea (Syndicat National des Entreprises de l’Audition), qui regroupe principalement les patrons des grandes enseignes d’audioprothèses, estime que la proposition de loi sur la création de l’Ordre des audioprothésistes a été « faite sans concertation préalable, et sans réponse aux principaux enjeux du secteur » dans son communiqué publié le 10 mars 2025.
Le Synea, grand oublié des négociations ?
Le SDA (Syndicat des audioprothésistes) et le CNA (Collège National d’Audioprothèse), qui sont à l’origine de ce projet, ont été largement entendu par le député François Gernigon, auteur de la proposition de loi, alors que le Synea, seule organisation professionnelle opposée au projet en l’état, n’a pas été consultée.
Après avoir malgré tout reconnu l’action pour faire évoluer le secteur de François Gernigon, le Synea a pointé un « risque d’entre-soi et de protection parfois corporatiste » des instances ordinales. Le syndicat estime que les fraudes pourraient tout aussi bien être gérées par les autorités compétentes, notamment l’Assurance maladie, qui disposent désormais de nouveaux pouvoirs pour fermer les centres fraudeurs, qui sont « principalement dues à des escrocs extérieurs à la profession » et donc n’entreraient de toute façon pas sous le coup d’un Ordre professionnel.
En obligeant récemment le patient à présenter sa Carte vitale pour acquérir des aides auditives, l’Assurance maladie a déjà mis à mal la fraude à l’usurpation d’identité des assurés sociaux.
Des frais et du temps perdus
« La création et la gestion de nouvelles instances demandent du temps, des ressources financières et de l’énergie aux professionnels – des ressources qui devraient avant tout être consacrées aux patients » poursuit le Synea dans son communiqué qui craint que la cotisation obligatoire et due par chaque audioprothésiste soit élevée pour le fonctionnement de cet Ordre, ainsi que la charge administrative des centres auditifs soit alourdie.