Ototoxicité du cisplatine : des chercheurs identifient des facteurs de risque

Les chercheurs invitent notamment à inclure dans le suivi des patients traités au cisplatine un contrôle strict du cholestérol et des évaluations auditives régulières. Le cisplatine est une molécule largement utilisée en chimiothérapie, mais connue pour son ototoxicité et sa capacité à causer des pertes auditives. Bien que plusieurs études aient déjà mis en évidence […]

, publié le 12 juillet 2024

Ototoxicité du cisplatine : des chercheurs identifient des facteurs de risque

Les chercheurs invitent notamment à inclure dans le suivi des patients traités au cisplatine un contrôle strict du cholestérol et des évaluations auditives régulières. Le cisplatine est une molécule largement utilisée en chimiothérapie, mais connue pour son ototoxicité et sa capacité à causer des pertes auditives.

Bien que plusieurs études aient déjà mis en évidence le lien entre cette molécule et la perte auditive chez les survivants du cancer, les informations et études incluant des évaluations auditives complètes font défaut, selon des chercheurs de plusieurs universités aux États-Unis. Ces derniers ont étudié de manière approfondie la progression de la perte auditive chez les patients, en tenant compte de multiples facteurs de risque, dont la dose reçue.

Leur étude de cohorte porte sur 100 survivants du cancer des testicules. Ils ont démontré que l’utilisation du cisplatine comme traitement était associée à une perte auditive, notamment chez les patients âgés ou présentant un taux élevé de cholestérol.

Inclusion des évaluations auditives dans le traitement

L’étude, publiée dans Jama Oncology, a observé, à l’aide de l’audiométrie tonale de 4 à 12 kHz, une perte auditive chez 78 patients sur 100. Les performances d’écoute dans un environnement bruyant, évaluées avec le test Words-in-Noise (WIN), se sont également révélées plus faibles chez les patients que dans la population générale.

De plus, les patients ayant reçu une dose de cisplatine de 300 mg/m² ou moins ont connu une progression moins importante de la perte auditive par rapport à ceux ayant reçu plus de 300 mg/m².

Les facteurs de risque incluaient également la dose cumulative de cisplatine, l’hypertension, l’hypercholestérolémie, le diabète, le tabagisme, l’inactivité physique, l’indice de masse corporelle, les antécédents familiaux de perte auditive, les dysfonctionnements cognitifs, les symptômes psychosociaux et les acouphènes.

À la lumière de ces résultats, les chercheurs suggèrent d’inclure dans le suivi des patients traités au cisplatine un contrôle strict du cholestérol et des évaluations auditives régulières.