Semaine de la Santé Auditive au Travail : l’Association Nationale de l’Audition sonne encore l’alerte

À l’occasion de la 9e édition de la campagne nationale « Semaine de la Santé Auditive au Travail », l’Association Nationale de l’Audition a une nouvelle fois alerté sur les impacts du bruit au travail à travers deux études.

Par Lucien Brenet, publié le 14 octobre 2024

Semaine de la Santé Auditive au Travail : l’Association Nationale de l’Audition sonne encore l’alerte

L’Association Nationale de l’Audition (ex-Journée Nationale de l’Audition) tire à nouveau la sonnette d’alarme, alors que la « Semaine de la Santé Auditive au Travail » a démarré ce lundi. Elle a présenté, jeudi 3 octobre, les résultats de deux études sur la santé auditive en France. Ces travaux révèlent des résultats « inédits » sur la santé auditive des seniors de 50 à 64 ans en activité, assure l’association.

Des actifs surexposés

La première étude est en fait un baromètre du Groupe Ifop pour l’ANA. Selon ses conclusions, les environnements professionnels restent sous-évalués concernant le risque auditif, alors même que de nombreux secteurs exposent leurs employés et que les politiques de prévention ne se généralisent pas, regrette l’association. Ainsi, selon le baromètre réalisé auprès de 1000 actifs, près de 60 % des travailleurs déclarent que leur santé auditive a été impactée par le bruit, et près de 60 % disent ne pas bénéficier d’un suivi auditif régulier. Autre enseignement : 62 % des sondés se disent gênés par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail. Les travailleurs des secteurs du BTP sont en tête (83 %), suivis de ceux des secteurs de l’agriculture et de l’industrie (72 %) et de ceux travaillant en open space (73 %). Globalement, les trois quarts des actifs occupés français affirment que leur santé se dégrade au quotidien à cause du bruit, et un sur deux estime que cela impacte leur audition.

Des troubles souvent non diagnostiqués

« Contrairement à l’idée reçue qui veut que les problèmes d’audition et la sensibilité au bruit concernent davantage les personnes plus âgées, on n’observe pas de différence selon l’âge. 64 % des actifs de moins de 35 ans se disent gênés, au même titre que 63 % des 35-49 ans et 59 % des 50 ans et plus », décrit un communiqué de l’association, qui explique en outre que « les effets sur la santé du bruit et des nuisances sonores au travail dépassent la seule santé auditive. Ils se traduisent également par de la fatigue pour 60 % de la population active, du stress (50 %), des troubles du sommeil (33 %), une souffrance psychologique (31 %) et de l’hypertension dans les cas les plus extrêmes (22 %) ».

La seconde étude a été réalisée à l’aide des données des prises en charge des centres de prévention Agirc-Arrco concernant ses cotisants âgés de 50 à 64 ans. Il en ressort que 30 % des seniors présentent des troubles auditifs modérés à sévères, pour beaucoup non diagnostiqués, et que 50 % des actifs concernés ne sont pas appareillés. Ces troubles ne sont pas sans conséquences sur la vie sociale et le maintien à l’emploi des principaux concernés. Fort de ces résultats, l’association invite une nouvelle fois les entreprises à se saisir du sujet en renforçant leurs actions de prévention.

 

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