Une personne sur dix a du mal à comprendre l’information médicale
Les résultats de l'étude mettent en lumière d’importantes disparités entre la France métropolitaine et les départements et régions d’outre-mer (DROM), accentuées par des facteurs sociaux et de santé.
Une récente étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publiée le 1er juin dernier, avance qu’une personne sur dix rencontre des difficultés de compréhension de l’information médicale.
De fortes inégalités entre les territoires
Il en ressort en effet qu’en France métropolitaine, environ 11 % des sondés éprouvent des difficultés en littératie en santé, soit leur aptitude à lire, à comprendre et à utiliser l’information. Cette proportion monte à 17,9% en Guadeloupe, et explose à 59,6% à Mayotte, témoignant de grandes disparités entre les territoires.
Les personnes âgées 75 ans et plus, pourtant les plus concernées par les problématiques de santé, sont celles qui rencontrent le plus de problèmes. Pire, « dans trois DROM (La Réunion, la Guadeloupe et Mayotte), la proportion de personnes ayant des difficultés augmente significativement pour les adultes dès l’âge de 65 ans ».
Les chercheurs ont identifié d’autres situations exposant à un risque plus élevé comme : « avoir un niveau d’études inférieur au baccalauréat, être immigré, ne pas parler français à la maison, vivre dans un ménage complexe et déclarer un soutien social faible », énumère l’étude.
Un état de santé déterminant
La DRESS a également établi un lien entre la littératie en santé et l’état de santé autodéclaré. Un tiers de ceux ayant un état de santé jugé mauvais ou très mauvais font face à des difficultés en littératie en santé. C’est trois fois plus que pour l’ensemble de la population française. Cette proportion monte jusqu’à 11 fois plus pour les personnes dans un très mauvais état de santé en France métropolitaine, 13 fois plus en Guadeloupe, 9 fois plus à La Réunion, 6 fois plus en Martinique et 4 fois plus en Guyane.
« À Mayotte, le ratio est légèrement supérieur à 2, mais la proportion de personnes avec des difficultés en littératie en santé est déjà de 42 % parmi les personnes déclarant un très bon état de santé et atteint la majorité des personnes déclarant un état de santé général mauvais ou très mauvais. », décrit l’étude. Au regard de ces résultats, la DREESS estime que la littératie en santé est à prendre en considération afin de lutter efficacement contre les inégalités sociales liées à la santé en France.