Un accès inégal à la prescription des aides auditives prouvé par les chiffres
D'un point de vue empirique, on peut s'attendre à ce que la fin de la primo-prescription par les médecins généralistes freine logiquement l'accès à l'appareillage. Qu'en est-il vraiment dans les faits ? Les médecins généralistes jouaient-ils un rôle réellement important dans la prescription des aides auditives ? Le Synea et le Synam ont commandé une étude à la société Veltys, un cabinet de conseil en stratégie des directions générales, spécialisé dans l'intelligence des données. Les résultats parlent d'eux-mêmes.
Nathalie Bloch-Sitbon, publié le 17 mai 2023
L'étude sur la primo-prescription des aides auditives porte notamment sur l'analyse des données entre 2021 et fin septembre 2022, juste avant l'arrêt de la dérogation de primo-prescription par les médecins généralistes, laissant les ORL seuls responsables de cette opération. L'objectif était de déterminer la part des primo-prescriptions établies par les médecins généralistes selon les territoires. « La profession était inquiète de cette fin annoncée de la dérogation, surtout après la recommandation de l'Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) de reporter la date d'application jusqu'à ce qu'un nombre suffisant de généralistes aient suivi le parcours de DPC en otologie. Nous avons souhaité apporter une contribution chiffrée, une analyse objective de la pratique réelle des patients et de leurs parcours, choisis ou subis, explique Richard Darmon, président du Syndicat National des Entreprises de l'Audition (Synea). Notre préoccupation...