46 % des Français souffrant de déficiences auditives sont équipés d’aides

Si l’Irdes salue l’efficacité du modèle français et du 100% Santé, elle enjoint toutefois à mieux réguler le secteur pour lutter plus efficacement contre la fraude.

Par Lucien Brenet, publié le 18 octobre 2024

46 % des Français souffrant de déficiences auditives sont équipés d’aides

L’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) vante le modèle français d’appareillage auditif et le 100% Santé dans son étude « Financement et accès aux aides auditives en Europe : une comparaison entre la France, l’Angleterre, la Belgique et la Suède », dont le Syndicat des Audioprothésistes s’est fait l’écho dans un communiqué.

Il en ressort que le taux d’équipement des Français souffrant de déficiences auditives est de 46 %, contre 34 % en Belgique et 37 % en Suède. Seul le Royaume-Uni fait mieux, avec 53 %. Sans grande surprise, c’est le 100% Santé qui explique ce taux élevé d’appareillage et a significativement amélioré l’accès aux aides auditives. En France, le taux d’appareillage a explosé de + 73 % entre 2019 et 2021. Cela correspond à 800 000 personnes par an, contre 447 000 en 2019, rappelle le SDA.

Lutter contre la fraude

« Le panier 100% Santé audiologie français permet aux usagers d’accéder à un panier d’aides auditives plus diversifié que celui pris en charge par les régions suédoises et le système public anglais, et sans file d’attente », peut-on lire dans l’étude. Et tout cela, sans reste à charge. « En considérant les marchés privés de chaque pays, la situation française semble la plus favorable, car les restes à charge y sont plus faibles que dans les autres pays. »

L’Irdes appelle toutefois à « veiller à ce que les primes d’assurance complémentaire des personnes âgées restent accessibles financièrement » et suggère d’éviter que la gratuité coûte à la collectivité. Comme le SDA avant elle, elle appelle donc à réviser l’encadrement et la régulation de la profession d’audioprothésiste pour lutter contre la fraude sociale. Avec l’augmentation du nombre d’audioprothèses délivrées via ce dispositif, certains experts dénoncent en effet le risque de dérives ou de fraudes.

Cette année, l’Assurance Maladie entend récupérer 30 millions d’euros sur le seul secteur de l’audioprothèse, contre 21,3 millions d’euros en 2024. Le recours à la carte vitale dans le cadre des paiements de prestations et les contrôles vont être renforcés.