Les Audioprothésistes Mobiles repartent à l’offensive
Malgré son échec devant le Conseil d’État, Les Audioprothésistes Mobiles souhaite relancer le débat sur l'intervention des audioprothésistes de manière itinérante. Un débat qu’elle dit vouloir centrer sur le patient et qui « dépasse les intérêts particuliers ou corporatistes ».
Les Audioprothésistes Mobiles s’était fait discret depuis la décision du Conseil d’État fin décembre, qui avait rejeté son recours concernant les dispositions de la Convention nationale interdisant l’exercice itinérant du métier d’audioprothésiste et encadrant le télésoin.
L’entreprise ne désespère pas de faire entendre sa voix et a publié un communiqué dans lequel elle se dit la cible de « dénigrements impactant la mission de l’entreprise, pourtant essentielle ». Elle rappelle en outre ce qu’elle considère être le bien-fondé de sa mission : venir en aide aux personnes en situation de dépendance et/ou d’isolement, à grand renfort de nouvelles technologies, comme la télé-audiologie.
« Malgré l’impact positif de ses services, l’entreprise subit des actions de désinformation et de dénigrement de la part de certains acteurs et professionnels de l’audioprothèse, allant jusqu’à l’intimidation et la menace d’une soignante de l’entreprise sur son lieu de travail », écrit celle qui indique notamment avoir été victime de fausses allégations de fraude et précise que des actions judiciaires sont en cours. La société nantaise appelle toutefois à un dialogue autour du sujet, pour le bien-être des patients, et « qui dépasse les intérêts particuliers ou corporatistes ».
Une décision du Conseil d’État saluée par le SDA et le CNP ORL
Le dialogue souhaité s’annonce musclé, car en face, la décision du Conseil d’État avait été applaudie notamment par le Syndicat des audioprothésistes (SDA) qui, par la voix de son président, Brice Jantzem, s’était tout même dit prêt « à discuter de l’intervention des audioprothésistes dans les Ehpad mais pas n’importe comment ».
Le CNP ORL avait également salué la décision du Conseil d’État. Il rappelait que, selon la loi, l’audioprothésiste doit appareiller son patient dans ses locaux, et que toute adaptation d’aides auditives qui n’a pas été réalisée par un audioprothésiste diplômé dans ses locaux n’est pas facturable à la CPAM. Plus récemment, les caisses régionales d’Ile-de-France et de Normandie ont rappelé dans une lettre adressée aux prestataires de la LPP délivrant des aides auditives les exigences du code de la santé publique (CSP) et de la convention en matière d’appareillage. On pouvait lire que « La location, le colportage, les ventes itinérantes, les ventes dites de démonstration, les ventes par démarchage et par correspondance des appareils de prothèse auditive sont interdites ».