Une fraude aux audioprothèses inspirée du narcotrafic
France Info a rapporté, jeudi 6 février 2025, le démantèlement d’un réseau soupçonné d’avoir orchestré une gigantesque fraude aux prothèses auditives. Organisé sur le modèle du narcotrafic, le réseau aurait généré un préjudice de 7 millions d’euros.
Une enquête menée par le groupe interministériel de recherches (GIR) de Seine-Saint-Denis, avec le service départemental de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, a permis de mettre au jour une gigantesque fraude aux audioprothèses détournant le dispositif du 100 % Santé, ayant visé 75 Caisses primaires d’Assurance maladie (CPAM) et 54 mutuelles. Le montant du préjudice serait de sept millions d’euros.
Trois individus, une femme de 50 ans et deux hommes de 25 et 30 ans, présumés complices, ont été arrêtés et déférés en décembre 2024. Ils seront jugés en 2026 pour escroquerie en bande organisée, blanchiment en bande organisée et abus de biens sociaux.
Un mode opératoire inspiré du narcotrafic
France Info a décrit le mode opératoire du réseau, inspiré de celui du narcotrafic. Le chef, toujours activement recherché, donnait ses instructions depuis les Émirats arabes unis à ses petites mains, recrutées pour certaines sur les réseaux sociaux. Elles avaient pour mission de faire de fausses factures et des surfacturations autour des aides auditives et des lunettes de vue, en percevant des remboursements sur du matériel jamais commandé. Les fraudeurs géraient trois centres de santé, via lesquels ils envoyaient les fausses factures au nom de sociétés éphémères.
Sur les 7 millions d’euros détournés, seuls 900 000 euros ont pu être saisis, sous la forme de cryptomonnaies, de comptes bancaires, de biens immobiliers, de produits de luxe et de matériels médicaux. Une partie de l’argent a été investie dans l’immobilier aux Émirats arabes unis.
Sur les trois premiers trimestres de 2024, l’Assurance maladie revendique 55 millions d’euros de fraude évités en matière d’audioprothèse. Malgré les procédures de contrôle renforcées et quelque 1 300 dossiers traités, des escrocs parviennent encore à passer entre les mailles du filet.